Patrick, depuis quand travailles-tu au Parc ?
Je suis arrivé en 2014, après un parcours dans le développement local et rural. J’ai d’abord coordonné le pôle Aménagement du territoire pendant dix ans. Puis, dans une perspective de pré-retraite et souhaitant passer à temps partiel, j’ai changé de mission. Je travaille désormais sur l’évaluation et la révision de la Charte du Parc : un processus exigeant, mais passionnant, car il s’agit de repenser collectivement le projet de territoire pour les années à venir.
En quoi consiste ta nouvelle mission ?
L’évaluation intermédiaire permet de faire le point, à mi-parcours, sur la mise en œuvre de la Charte 2015–2030 : ce qui a été réalisé, ce qu’il reste à faire, les points forts, les points faibles, et les recommandations pour la suite. C’est un exercice à la fois rigoureux et collectif. On travaille en interne avec l’équipe, mais aussi avec les partenaires signataires, lors de temps d’échange et de concertation.
Et la révision de la Charte ?
Elle se profile déjà avec un travail préalable engagé sur la définition du futur périmètre d’étude de révision de la Charte. C’est un projet de territoire à construire pour l’horizon 2031–2046, qui s’appuiera notamment sur les enseignements de l’évaluation finale, prévue en 2026–2027. C’est une mission stratégique et transversale, avec une vraie dimension prospective. Ce que j’aime particulièrement, c’est la vision d’ensemble, et la possibilité de nourrir un nouveau récit collectif.
Si tu avais une “recette” pour préserver le Parc dans les années à venir, ce serait laquelle ?
Pour moi, un des enjeux majeur, c’est la préservation des prairies et donc le maintien de l’élevage extensif. Il s’agit de maintenir une agriculture économiquement viable, inscrite dans une tradition de polyculture-élevage. À mon sens, c’est un modèle agricole qui structure véritablement nos paysages. Les prairies sont à la fois des espaces d’activité agricole, des réservoirs de biodiversité et des composantes majeures du paysage lorrain.
« J’aime beaucoup la presqu’île de Tarquimpol, l‘étang de Lindre, le château d’Alteville… Il y a une ambiance, une histoire, un paysage… Mais si je devais en retenir un plus personnel, ce serait le Moulin de Villevaux, à Rogéville situé au cœur de la vallée de l’Esch, à quelques encablures des hauts fourneaux de Pont-à-Mousson. Ce site qui allie patrimoine naturel et culturel, est prisé pour les pique-niques ou des soirées d’été au bord de l’eau. Il me rappelle des atmosphères du roman de Nicolas Mathieu, “Leurs enfants après eux”. Un petit écrin naturel à deux pas de la vallée industrielle de la Moselle où la nature résiste et s’exprime. Ce contraste entre paysages naturels et activité industrielle, c’est profondément lorrain. Cette ambivalence, entre dureté et douceur de vivre, entre activité humaine et beauté sauvage, ça me parle beaucoup. »
Parc naturel régional de Lorraine
1 rue du Quai
CS 80 035
54702 Pont-à-Mousson Cedex