Des métiers au service du territoire

Entretien avec Nicolas Lambert

Directeur du parc naturel régional de lorraine

Depuis 2000, Nicolas Lambert a vu le Parc évoluer, s’adapter et tisser des liens toujours plus forts avec son territoire. À la croisée des missions, des élus, des habitants et d’une équipe de 40 personnes, il incarne aujourd’hui le rôle de chef d’orchestre, entre vision stratégique et attention humaine. Rencontre avec un passionné de nature… pour qui “une autre vie s’invente ici” n’est pas qu’un slogan, mais une réalité quotidienne. 

© Didier Protin

Ton coup de cœur sur le Parc ?

“En zone Ouest, la forêt de la Reine, où j’ai passé de nombreuses journées à observer le Gobe-Mouche à collier. Le crépuscule ou l’aube sur la digue du Neuf Étang, à la frontière entre la Meuse et la Meurthe-et-Moselle, c’est un vrai luxe !

En zone Est, les balades à vélo en Moselle sur le canal des houillères de la Sarre“.

 

Nicolas, quand et comment es-tu arrivé au Parc naturel régional de Lorraine ?
Je suis arrivé en 2000, un peu par hasard, à la suite de mes études. J’avais le choix entre le territoire de la Brenne, où je venais de faire un stage de six mois, et le Parc naturel régional de Lorraine, qui me proposait une mission en éducation au territoire. Même si j’aurais préféré une mission au sein du Pôle Biodiversité, j’ai finalement choisi la Lorraine !

Qu’est-ce qui t’a donné envie de rester dans cette aventure ?
J’ai eu la chance d’évoluer dans une équipe solidaire et bienveillante. La diversité des actions à initier ou à poursuivre a maintenu l’enthousiasme des premières années, et c’est ce qui m’a convaincu de rester.

En tant que directeur, comment définis-tu ton rôle au sein du Parc ?
C’est un rôle complexe, à la fois de synthèse, de consensus et de décision. Il se situe à l’articulation entre le territoire, les élus du syndicat mixte, les missions que nous fixent la loi, les projets définis dans la Charte 2015-2030, et le management de l’équipe.

Quelles sont les grandes priorités qui t’animent aujourd’hui ?
Offrir un cadre de travail et les moyens de réussir aux 40 collègues qui composent l’équipe du Parc. Ils réalisent au quotidien des missions essentielles : éducation, sensibilisation, connaissance et préservation. Nous devons aussi finaliser l’évaluation intermédiaire de la Charte et démarrer le processus de son évaluation finale. Enfin, il est crucial de reconnecter l’équipe au territoire, tant avec les élus qu’avec les habitants, que ce soit au siège de Pont-à-Mousson ou à l’Antenne Est de Tarquimpol.

Comment concilies-tu la diversité des missions avec la cohérence globale du projet de territoire ?
Notre Charte définit les grandes orientations pour 15 ans, comme le canevas d’une tapisserie qu’il nous reste à tisser. Ensuite, il s’agit de faire coïncider les politiques territoriales et nationales avec ce projet. C’est facile à dire, mais en pratique, c’est plutôt de la dentelle !

Comment décrirais-tu l’équipe du Parc en quelques mots ?
Nous sommes une équipe pluridisciplinaire, de grande qualité, avec de belles valeurs morales et un grand savoir-faire. C’est un outil précieux pour le territoire rural qui nous emploie.

Qu’est-ce qui te rend le plus fier dans le travail collectif ici ?
Le sens et les valeurs des Parcs : « Une autre vie s’invente ici ! ». C’est une belle ambition pour un quotidien.

En tant que directeur, quels sont tes plus grands défis humains au quotidien ?
Laisser mes a priori à la porte d’entrée de la Maison du Parc et trouver chaque jour l’énergie d’œuvrer avec mes collègues et les forces vives du territoire. Tout cela au service des habitants, de la préservation d’un cadre de vie qualitatif, des paysages et des milieux naturels.

Si tu devais résumer la vision du Parc pour les 5-10 prochaines années, quelle image ou métaphore choisirais-tu ?
Je proposerais plutôt une citation : « Ce n’est pas le chemin qui est difficile, c’est le difficile qui est le chemin », de Sören Kierkegaard. Est-ce qu’atteindre notre but – définir un nouveau périmètre et de nouveaux enjeux – est difficile, ou est-ce que les difficultés rencontrées en chemin vont nous en empêcher ou nous y aider ? Rendez-vous dans 10 ans !

Quels enjeux climatiques, économiques ou sociaux te semblent les plus urgents à intégrer ?
Tout est urgent ! La priorisation est difficile, car il faudrait agir simultanément et fortement dans tous les domaines. Mais pour le Parc naturel régional de Lorraine, il me semble crucial de réinventer le lien entre la ville et la campagne. Les enjeux sociaux sont incontournables : comment considérer nos actions comme réussies si elles ne bénéficient pas à toutes et à tous ?

Qu’aimerais-tu que les habitants disent du Parc dans 20 ans ?
Qu’il y fait toujours bon vivre, et qu’ensemble nous y avons inventé “une autre vie“.

As-tu un souvenir marquant vécu dans le cadre de tes fonctions ?
L’organisation des 50 ans du Parc, avec les 50 événements, dont les deux soirées organisées à Dieuze et à Seicheprey.

Accessibilité